C’est accord de piano ou accordage de piano ?
Les deux se disent !
Et les deux expressions sont correctes !
Et pour être véritablement précis, l’accordage est l’action de réaliser un accord et l’accord est le résultat. Dans le milieu professionnel, c’est le terme « accord » qui est le plus souvent utilisé.
Accordeur de piano, un métier à part
L’accordeur de piano est un métier bien spécifique qui est propre à cet instrument. Les autres instruments n’ont pas d’accordeurs, ils sont accordés par le musicien lui-même.
Seul un spécialiste de l’accord maitrise les tensions énormes (entre 18 et 24 tonnes) que le piano supporte et ses 88 notes espacées de manière égale de la première à la dernière.
Pour équilibrer cet ensemble, seul l’oreille humaine peut le faire. C’est également pour cela que ce métier demande un long apprentissage. Officiellement, il faut 4 ans d’apprentissage (CAP + BMA) pour former un accordeur mais en général il faut rajouter au moins une année sur le terrain pour pratiquer sur différents pianos (droit, queue, origine, taille, âge) pour former son oreille.
Accord à l’oreille ou accordeur électronique ?
A l’atelier Dumas Piano, nous défendons l’écoute du piano et l’accord effectué à l’oreille et non pas l’accord réalisé avec un accordeur électronique. Il faut entrainer l’oreille à écouter le piano, c’est donc un exercice au quotidien. Certes l’accordeur électronique permet de caler un diapason au centième de hertz près (ce qui ne sert à rien au musicien) mais à notre avis le plus important reste l’équilibre du piano grâce à l’écoute.
La plupart du temps pour qu’un piano paraisse juste à l’oreille humaine, il faut étirer très légèrement les aigues et extrêmes aigues. Pour les basses cela dépend de la volonté du pianiste. Certains les veulent justes, certains les veulent tournantes ou étirées. Donc l’accord fait à l’oreille humaine permet de répondre plus précisément à la demande des pianistes.
La technique de l’accord du piano
L’accord du piano consiste à stabiliser la tension de l’ensemble des 220 cordes (environ) de l’instrument. C’est avec sa clé d’accord que l’accordeur manipule les chevilles et ajuste la tension des cordes.
Pour accorder un piano, on part du la (le diapason universel) qui se situe entre 440 et 442 Hz et à partir de ce diapason, on équilibre les 12 demi-tons qui composent une octave. Pour cela on utilise les battements que produisent les rapports de fréquences des tierces, quartes, quintes, …
Une fois que les 12 demi-tons sont équilibrés les uns par rapport aux autres au milieu du clavier, toutes les autres notes s’accordent à l’octave. On commence par les aigues car c’est là que les tensions sont les plus grandes. C’est également des médiums vers les aigues que l’oreille s’affine de plus en plus et que la concentration est maximale.
Dernière étape, les médiums vers les basses qui demandent moins de concentration après la fatigue des aigues. Tout en sachant que l’oreille humaine est plus performante dans les basses que dans les aigues.
La fréquence d’un accord de piano
L’idéal est d’accorder son piano une fois par an. Outre le fait de le jouer, ce qui désaccorde le plus un piano c’est l’enchainement des saisons et les variations de températures et d’hygrométrie.
Pour les oreilles exigeantes et les pianos très utilisés on accorde deux, trois, voire quatre fois par an.
Si un piano n’a pas été accordé pendant plusieurs années, il peut nécessiter plusieurs accords avant d’être stabilisé à une tension correcte.
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A bientôt !
