Le piano Pleyel 3bis de Samson François
Piano sculpté style Louis XV de 1904
On commence par un peu d’histoire sur ce 1/4 queue Pleyel particulier. Ce piano finition noyer est sorti des usines Pleyel en novembre 1904. Il a été vendu à l’époque 2 000 Francs plus 1 300 Francs d’ébénisterie car il s’agissait d’une commande spéciale.
C’est sur ce 1/4 queue Pleyel que le célèbre compositeur et pianiste français Samson François a travaillé toute son enfance et a obtenu différents prix à Nice et à Paris.
Pour en savoir plus sur Samson François –> Le site officiel
Samson François et le Piano Pleyel
Samson François, né le à Francfort-sur-le-Main et mort le à Paris, est un pianiste et compositeur français.
Un pianiste fidèle à Pleyel
Samson François a été l’un des grands interprètes de la musique romantique et impressionniste française, notamment Chopin, Debussy, Ravel, mais aussi Prokofiev. Il était réputé pour sa sensibilité, son jeu poétique et flamboyant.
Il jouait régulièrement sur des pianos Pleyel, manufacture historique française réputée pour son timbre raffiné, rond et chantant — particulièrement adapté au répertoire français qu’il affectionnait.
Samson François était en quête d’un piano qui lui permettait de colorer chaque note avec subtilité. Le Pleyel lui offrait un éventail dynamique plus subtil, particulièrement utile dans les œuvres impressionnistes, où le toucher est aussi important que la note elle-même.
La majorité de ses enregistrements studio (par exemple ses Debussy chez EMI) ont été réalisés sur des pianos Pleyel ou Steinway, selon les circonstances. Mais il est avéré que SamsonFrançois aimait jouer sur Pleyel dans l’intimité ou en récital quand il en avait la possibilité.
La préparation au départ du piano Pleyel 3bis
Nicolas est allé en personne chercher le piano pour le rapporter à l’atelier où celui-ci va passer plusieurs mois.
Pour un transport en toute sécurité, les pieds et la lyre ont d’abord été démontés. La bascule sur le chariot a été une opération très délicate afin de préserver les moulures de la ceinture du piano. Une fois positionné sur le chariot de transport, le piano a été installé dans le camion direction l’atelier à Montagny en Vexin.




La prise de côtes
Les marteaux
Première étape, pour cette restauration, c’est la prise de côtes des éléments du piano.
On commence par le retrait de la mécanique et le démontage des marteaux. Ceux-ci sont très marqués et abimés. En effet, le vieillissement naturel et la pratique du jeu ont entrainé une usure et un tassement du feutre. Pour que le son de ce piano retrouve sa dynamique, sa générosité et ses nuances, il est indispensable de faire regarnir ses marteaux par les spécialistes français : les ateliers Desfougères.


La barre de repose a été nettoyée et le feutre d’origine a retrouvé son éclat. Tout l’accastillage de la mécanique a été poli, jusqu’à la plus petite des vis.
Les 88 manches de marteaux ont été légèrement poncés pour éliminer toutes les traces de noires. Cela redonne un coup de jeune à ce bois historique.


L’ensemble des cuirs de bout de touche ont été changés. Une teinte maison a été fabriquée par nos techniciens afin de retrouver la couleur du cuir d’origine.
Les feutres verts d’attrapes ont tous été changés pour garantir au marteau de se replacer dans sa position d’origine en amortissant le retour de la contre-attrape.


Les cordes du piano
Toutes les cordes de ce piano sont démontées. La plupart d’entre elles sont rouillées. Cette étape est très délicate car il est nécessaire de diminuer la charge progressivement.
Les cordes de basses sont retirer en premier puis c’est au tour des cordes en acier d’être retirées.




Les étouffoirs
Les étouffoirs sont retirés un par un. Ils sont stockés sur un support adapté puis seront nettoyés et regarnis pour assurer de façon optimale leur fonction.

Le clavier
Toutes les touches ont été démontées, nettoyées et restaurées.
Les mortaises d’enfoncement et de balancier qui étaient très usées ont été regarnies afin qu’il n’y ait plus de jeu latéral ce qui nuit énormément à la précision du jeu. Cette étape de la restauration demande beaucoup de patience, de précision et de minutie. En effet, il faut dans un premier temps retirer les feutres abimés et nettoyé les fentes de toutes traces de colle.

Les touches en ivoire ont retrouvées leur éclat et leur brillance pour un toucher velours.
